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7- L’apogée de l’Artillerie (1894-1934)
 

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L’apogée de l’artillerie (1894-1934)

  • 1- Les études et développement du canon de 75mm, son écho dans l’affaire "Dreyfus"
  • 2- Le canon de 75mm modèle 1897
  • 3- Les batailles de la Grande Guerre
    • La première bataille de la Marne,
    • La guerre de tranchées,
    • La deuxième bataille de la Marne.

1- L’affaire Dreyfus

L’affaire "Dreyfus" va longuement marquer la vie politique en France et briser la vie professionnelle de sa première victime, le capitaine Dreyfus. Une vitrine et une bannière relatent cet épisode malheureux. [1]

2- Le canon de 75mm modèle 1897

Le concept du canon à tir rapide voit le jour. Le canon de 75mm est mis en service en 1897.

Une pièce est constituée de deux attelages à 6 chevaux chacun.

Le premier attelage comprend un avant-train et un caisson à munitions, le deuxième attelage, un avant-train et un canon.

La grande nouveauté du canon de 75mm de 1897 :

  • le canon n’est plus solidaire de l’affût et coulisse sur un rail,
  • il bénéficie d’un système de frein récupérateur de tir qui ralentit le recul et ramène la pièce en batterie,
  • la cadence de tir augmente considérablement, jusqu’à vingt coups par minute,
  • les munitions et la conduite du tir sont plus efficaces (obus explosifs à fusées percutantes, obus à balles, obus fumigènes, incendiaires, éclairants ou toxiques à fusée fusante).

Le recul est maitrisé et la cadence de tir décuplée. Il s’agit d’un véritable saut technologique qui modifie profondément, jusqu’à aujourd’hui encore, la fabrication et l’emploi de l’artillerie.



Matériels majeurs présentés :

  • Canon de 75mm modèle 1897,
  • Caisson à munition modèle 1897 pour canon de 75mm (reconstitution), et le débouchoir à son pied.
  • Avant-train.
  • Niveau décalé MS1918 optique pour canon de 75mm modèle 1897.

Autre pièce présentée avec un lien élastique :

Le « 75 » sera adapté à des affûts et châssis divers, français ou étrangers, tant dans l’artillerie d’assaut, de forteresse que de lutte antiaérienne. Il restera longtemps en service.

Son expérimentation pendant la campagne de Chine permet de tirer des leçons. Les allemands, par exemple, en développant dès ce moment, selon les mêmes principes, une artillerie lourde... alors que dans ce registre nous sommes restés longtemps avec nos systèmes anciens.

3- La Grande Guerre 1914-1918 ; un vaste duel d’artillerie

En aout 1914, la France entre en guerre avec le souvenir amer de la défaite de 1870. Les soldats partent la fleur au fusil, les artilleurs sont confiants dans leur canon de 75mm.

Le manque d’une artillerie lourde de campagne se fait rapidement sentir. Les Allemands profitent de leur avantage dans ce domaine pour repousser les Français jusqu’à la Marne. La guerre se poursuit durablement dans les tranchées, jusqu’à ce que, l’arrivée de nouveaux alliés et la sortie de nouveaux matériels des usines, permettent la relance de l’offensive.

L’artillerie prend une place inégalée jusqu’alors - et pour longtemps - dans les combats.

La notion d’emploi de l’artillerie évolue considérablement pendant la Grande Guerre :

  • L’artillerie accompagne l’assaut de l’infanterie, en 1914
  • L’artillerie prépare, l’infanterie conquiert, en 1915 (centralisation et concentration des feux, permet le déplacement en terrain bouleversé).
  • L’artillerie conquiert, l’infanterie occupe, en 1916.
  • L’artillerie prépare l’assaut et l’accompagne avec le barrage roulant et le char, en 1918.

31- La première bataille de la Marne

La première bataille des Français sur la Marne stoppe l’avancée allemande et met fin à la guerre de mouvement. La guerre des tranchées s’installe. Cette ligne profite de la valorisation apportée par des pièces lourdes récupérées sur les fortifications et les places de défense hors zone d’engagement, ainsi que dans la Marine et la Défense des côtes non menacées par l’Allemagne, tout cela étant acheminé vers la Marne. Des réserves sont rapidement déployées vers le front (épisode des taxis de la Marne)

31- La guerre de tranchée

Le front se fige et on se livre de part et d’autre à un duel d’artillerie d’une ampleur jamais égalée. .

L’industrie de l’armement va produire en grandes quantités canons et munitions pour des matériels très divers. Outre l’artillerie de campagne équipée de 75, il faut se doter d’une artillerie lourde en utilisant tous les matériels anciens disponibles puis en créant de nouveaux, cette artillerie est d’abord hippomobile puis portée ou tractée, voire transportée sur voie ferrée (et péniches), pour agir dans toute la profondeur du champ de bataille et marquer des pointes d’effort pour tenter de percer sur des axes stratégiques.

Mais cela ne suffit pas. Il faut se doter en hâte d’une artillerie de tranchée pour effectuer les tirs au plus près du fantassin (barrages). C’est l’ère des crapouillots et autres engins artisanaux développés en hâte et servis tant par des artilleurs que des fantassins.

Matériels majeurs présentés :

  • Mortier Cellerier dit "Crapouillot".
  • Mortier 75mm en acier.

Les moyens de communications se développent. A l’intérieur de l’artillerie il faut créer le lien entre l’artillerie de l’avant et l’artillerie de l’arrière, l’artillerie des divisions et celles créées au niveau corps d’armée, puis armées. Le téléphone de campagne gagne ses lettres de noblesses ; la télégraphie et le téléphone sans fil font leur première apparition.

Les voies de communication aussi et il n’est pas inutile de rappeler le rôle logistique du service automobile de l’artillerie, notamment sur la Voie Sacrée.

La nouvelle empreinte de l’artillerie au sein des forces exige la mise en œuvre de nouveautés.

Le Renseignement d’artillerie va fédérer tous les moyens au service de l’artillerie pour découvrir et agir sur les objectifs situés dans la profondeur : L’aviation d’observation concourt au Renseignement d’artillerie, en complément des ballons d’observation et des cerfs volants, puis elle aide à régler les tirs des canons à longue portée et à grande puissance qui arrivent progressivement sur le terrain. Conjuguée à l’arme du repérage qui traque l’artillerie lourde adverse, et à la Géographie militaire qui relie tous les acteurs sur le plan topographique, avec ses groupes de "canevas de tir".

L’aviation de chasse trouve aussi sa place dans le dispositif face à la chasse adverse dans un combat aérien. Par contre-coup, la défense contre-aéronefs devient une nécessité pour la protection de nos forces et de nos installations vitales. Perçue bien avant-guerre comme une nouvelle nécessité, elle va surtout se développer à partir de 1915, avec des nouveaux matériels mieux adaptés à la menace.

Dès le 25 août 1914, le Colonel Estienne déclarait : "la victoire appartiendra dans cette guerre à celui des deux belligérants qui parviendra le premier à placer un canon de 75 sur une voiture capable de se mouvoir en tout terrain".

Dès l’enlisement du front en 1915, les premiers travaux de construction de chars (Schneider et Saint-Chamond) est lancée pour la constitution d’une "artillerie d’assaut" encore appelée "artillerie spéciale". Après quelques déconvenues, les premiers succès arrivent en mai 1917. Les enseignements tirés conduisent à construire le très efficace char FT-17 de Renault, lequel fera son apparition sur le champ de bataille en mai 1918, juste avant la contre -attaque alliée de juillet 1918 qui conduira à la victoire.

Dans le même période l’artillerie se dote de tracteurs chenillés de type agricole (caterpillar : chenille en anglais pour tracter les pièces d’artillerie lourde. On voit aussi apparaître les premiers canons automoteurs.

31- La deuxième bataille de la Marne

S’étant désengagés sur le front de l’Est après la Révolution d’octobre 1917, les allemands tentent une nouvelle offensive sur la Marne, dès mars 1918. Au septième essai, ils parviennent à percer le front des tranchées, ce qui obligent les alliés à unir leurs efforts. Le 15 juillet 1918 la dernière offensive allemande sur la Marne est contre-attaquée par les troupes du Maréchal Foch. Les allemands sont contraints à la retraite qui ne prendra fin qu’en novembre 1918.

Cette nouvelle bataille de la Marne est le première bataille moderne du XXè siècle, où le moteur remplace le cheval et l’avion porte la guerre dans la 3ème dimension.

La guerre est déjà mécanique, industrielle et mondiale.

Matériels majeurs présentés :

Il est à noter l’arrivée en 1917 du canon de grande puissance Filloux (155 GPF) avec son tracteur, qui après quelques modifications, sera toujours utilisé pendant la seconde Guerre mondiale (Campagne de 1940 et CEF en Italie).

Quelques vitrines sont consacrées aux petites collections (armement individuel, artisanat de tranchée etc.).

Et pour finir une petite illustration faisant la synthèse de matériels sol-sol utilisés pendant cette guerre.

Eléments de navigation

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[1] Il sera réhabilité par la suite lorsque le véritable coupable d’espionnage sera arrêté, et il sera nommé commandant. Mais encore un siècle et demi plus tard on estime que son honneur mérite d’être mieux recouvré...






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Amis du Musée de l'Artillerie à Draguignan