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1944- L’artillerie de la 2è DB durant la Seconde Guerre mondiale
 

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Extraits de l’ouvrage Au son du canon, vingt batailles de l’artillerie, ouvrage collectif sous la direction de Gilles AUBAGNAC, EMCC Lyon 2010, 144 p.(Disponible à la boutique du Musée de l’artillerie)

Le parcours des troupes de Leclerc - le Tchad, l’Angleterre, la France, l’Allemagne - permet d’évoquer l’action de l’artillerie depuis l’unique canon de Koufra dans les sables libyens jusqu’aux engagements de l’artillerie d’une division blindée.

La bataille de Koufra vous est décrite dans cet autre article de ce site : cliquer ici.

La deuxième DB

L’origine de la 2è DB remonte au général Leclerc et à ses troupes qui, après leur ralliement au général de Gaulle, ont conquis l’oasis de Koufra le 1er mars 1941. La colonne Leclerc se distingue dans les combats au Fezzan (1942), en Tripolitaine et en Tunisie (1943). Elle fait la jonction avec la _è armée britannique en 1943 et s’illsutre notamment à Ksar-Rhilane.

Elle devient la 2è division française libre le 15 mai 1943 alors qu’elle se trouve en Lybie, puis 2è division blindée lors de la fusion des FFL avec les troupes françaises d’Afrique du Nord.

Rattachée à la IIIè armée américaine du général Patton, elle arrive en Normandie le 1er août 1944.

Elle est surtout la première unité alliée à entrer dans Paris les 24 et 25 août 1944 puis dans Strasbourg le 23 novembre.

Elle combat dans la poche de Royan avec les Forces françaises de l’intérieur puis en Allemagne jusqu’à Berchtesgaden le 4 mai 1945.

De la Normandie à Paris (5-25 août 1944)

L’organisation de l’artillerie divisionnaire est celle qui est décrite à cet article, dans la rubrique "organisation" de ce site. Elles est entièrement équipée de matériels américains en août 1943.

Pour la Normandie, la division s’organise en trois groupements tactiques disposant chacun d’un groupe d’artillerie automoteur : II/3è régiment d’artillerie coloniale pour le groupement tactique du colonel Dio (GTD), I/40è régiment d’artillerie pour le groupement Langlade (GTL), II/64è régiement d’artillerie d’Afrique pour le groupement Warabiot (GTW), 1ère batterie II/64è RAA pour le groupement Rémy (GTR).

La division réorganisée débarque effectivement du 1er au 5 août en Normandie avant de participer à une manoeuvre d’enveloppement de la VIIème armée allemande par La Haye-du-Puits, Coutances, Avranches. Néanmoins, les allemands tentent de couper l’action de la 2è DB en rejoignant la mer. La division rejoint Vitré, Le Mans et libère Alençon (12 août), Argentan (13 août), Chambois (19-20 août). Puis la division passe sous le commandement du XVè corps d’armée. De Gaulle obtient d’Eisenhover que la libération de la capitale soit réalisée par une unité française. Leclerc ordonne alors au capitaine Dronne, commandant une compagnie du régiment de marche du Tchad (RMT), de foncer sur Paris par tous les moyens.

L’artillerie divisionnaire du colonel Crépin est de tous les combats : le 24, la division libère Arpajon où s’opèrent des tirs d’artillerie du groupe du 64è RAA et le 25, les batteries du 40è RANA (sous-groupe Massu du GTL), à partir de la porte Saint-Cloud, neutralisent trois batteries de DCA allemande. Le 25, le I/3 RAC du GTD tire trois coups fusants haut au-dessus de la gare des Invalides. Le groupement Nord rejoint la place de l’Étoile par le pont de Sèvres alors que le groupement Sud atteint le Champ-de-Mars et la tour Eiffel ! Le 26, tous les artilleurs participent au Te Deum à Notre-Dame de Paris.

A Strasbourg le 23 novembre 1944

La conquête de Strasbourg est un symbole pour les Français alors que ce n’est pas une priorité dans les plans américains dont dépend la 2è DB. Le XVè [cors d’armée] avait reçu l’ordre le 5 novembre 1944 de « forcer les organisations défensives des Vosges » et « d’exploiter par la trouée de Sarrebourg sur Saverne et sur l’Alsace ». Pour cette opération, la division est en réserve, prête à foncer sur Saverne dès que l’infanterie américaine aura percé le front allemand.

Pour ouvrir la route de Strasbourg, Leclerc compte prendre Saverne qui lui barre le passage à revers. Il décide de faire contourner la ville au groupement Langlade par la route secondaire pendant que le groupement Dio réalise une manœuvre de déception en arrivant sur le point fortifié par la route principale.

L’itinéraire que doit emprunter le groupement « L » passe par les routes sinueuses des contreforts des Vosges, peu utilisables par une division blindée. Cependant, Leclerc sait que les Allemands ne soupçonnent pas que ses troupes puissent utiliser ces voies.

Le 13 novembre, l’attaque est lancée par les deux divisions d’infanterie américaine. Par des conditions climatiques hivernales très difficiles, les troupes américaines piétinent devant les lignes allemandes. A partir du l9 novembre, Leclerc entame sa marche sur Strasbourg ; les groupements « L » et « W », par la route de Dabo, atteignent la plaine d Alsace et Phalsbourg. Le 22, Saverne est conquise et, suite à la chute de Phalsbourg, le 23 novembre à 10h10, le sous-groupement Rouvillois est dans Strasbourg. A 18 heures, le drapeau tricolore flotte sur la flèche de la cathédrale.

L’artillerie a été de tous les combats jusqu’à la fin de la campagne de la 2è DB à Berchtesgaden : chacun des trois groupes du 64è RAA a ainsi tiré de l’ordre de 260 000 obus, de janvier 1944 au 8 mai 1945.

Pour en savoir plus sur les artilleurs de la 2è DB, cliquer ici.


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