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0- Les débuts de l’aéronautique militaire
 

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Article rédigé à partir d’extraits du livre : "Histoire de l’Artillerie Française" rédigé sous la direction de Michel de Lombarès, édité par Lavauzelle (octobre 1984).-

L’aéronautique militaire française naissante va bénéficier d’une émulation artillerie-génie (avec deux conceptions différentes) avant d’aboutir à l’indépendance.

Les ballons sphériques avaient été utilisés par Jourdan en 1793. Une école d’aéronautique avait été créée à Meudon. Hoche, déçu par les résultats, demanda sa suppression ; elle fut fermée en 1795, si bien que ce furent des aérostiers civils qui, en 1870-1871, évacuèrent les membres du gouvernement et transportèrent le courrier hors de Paris assiégé.

En 1877, le capitaine du génie Renard organise à Chalais Meudon un Établissement central d’aéronautique militaire. Il s’intéresse aux ballons sphériques puis aux dirigeables.

Lorsque l’aéroplane apparaît, le capitaine d’artillerie Ferber, instructeur à Fontainebleau, étudie et expérimente les planeurs puis les avions. Renard le fait venir à Meudon où il poursuit son travail sur les cellules d’avion. Détaché à Juvisy pour y créer une école de pilotage, Ferber meurt dans un accident.

En 1909, la Direction de l’Artillerie crée à Vincennes, un établissement d’aviation militaire dont elle confie la direction au lieutenant-colonel Estienne, qui s’est déjà distingué dans les études techniques et qui sera le père de l’"artillerie d’assaut". Parmi ses officiers, la capitaine Bellanger, le capitaine Charet et le lieutenant Lucas-Girarville seront des pionniers de l’aviation d’artillerie.

Vincennes [artillerie] et Meudon [génie] ne sont pas d’accord sur la voie à suivre.

Les artilleurs veulent employer au plus tôt l’avion au repérage des batteries ennemies défilées, au réglages des tirs, à la photographie aérienne, au lancement de bombes et de fléchettes, en un mot, au combat. Estienne, prévoyant une réaction de la chasse et de la défense terrestre, préconise même le blindage des avions. Il veut réaliser et il proclame que "réaliser c’est se résigner délibérément à faire une œuvre parfaite".

Chalais-Meudon [génie] s’intéresse surtout aux progrès techniques de l’aviation, à l’amélioration des performances et à la grande reconnaissance souhaitée par les états-majors.

En août 1910, tous les services d’aviation et d’aérostation sont placés sous l’autorité d’un Inspecteur général permanent de l’aéronautique, le général Roques, ancien directeur du génie. En 1912, une loi organise l’aéronautique avec du personnel venant de toutes les Armes, et le colonel du génie Hirschauer est nommé adjoint du général Roques. Un uniforme des aviateurs est défini, au moins sur le papier, et ils reçoivent un drapeau le 14 juillet 1912.

Fin août 1913, c’est un artilleur, le général Bernard, que le ministre nomme chef des services de l’aéronautique. Il s’entoure d’artilleurs ayant l’expérience de l’aviation, sépare l’aviation de l’aérostation et fait étudier le blindage des avions. Finalement, le 22 avril 1914, une 12è direction, celle de l’aéronautique, est créée au ministère de la guerre et confiée au général Bernard qui, le 25 octobre 1914, cèdera la place au général Hirschauer.


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