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L’artillerie de campagne de 1945 à 1975
 

Le plan d’armement de l’après-guerre (1945) conserve les deux calibres de 105 et 155 mm. Le but recherché est d’abord une portée augmentée par rapport aux matériels américains dont l’armée de Terre est équipée. La compatibilité avec les munitions américaines qui existent en grande quantité est impérative.

Le besoin est exprimé d’un obusier divisionnaire tracté de 105 mm pour remplacer le 105 HM2 américain est initié dès mars 1945, avec ces spécifications :

  • une portée maximale de 14 000 mètres,
  • une capacité de tir tous azimuts quelque soit l’angle (de -7°à + 70°) et la charge.

Un matériel triflèche original est élaboré : l’OB 105 TF modèle 50.

Puis on met au point le projet d’automoteur susceptible de remplacer le M7 américain : c’est l’obusier de 105 automoteur qui équipe les forces au milieu des années 50 (études démarrées en 1945).

Le gain de poids de l’OB 105 AU 50, par rapport à l’automoteur américain M7 de la guerre est considérable : 16 tonnes contre 26 tonnes.

Mais dès le début des années 1960, toutes les armées occidentales choisissent petit à petit le seul calibre de 155 mm pour l’artillerie de campagne. Le calibre 105 mm n’est conservé - en concurrence avec le mortier de 120 mm - que pour des obusiers très légers destinés principalement aux troupes de montagne et aux aéroportés. L’armée de Terre française acquiert un petit nombre d’obusier de montagne italiens décomposables en fardeaux mais fera aussi largement appel au mortier de 120mm.

L’étude d’un obusier tracté de 155 mm est aussi initiée pour remplacer le 155 HM1 américain avec une portée maximale accrue (17 700 m au lieu de 15 000 m). Il est adopté dès 1950 sous l’appellation OB 155 BF Mle 50. Il entre en service au milieu des années 1950 (et plutôt en 1960).

Dans l’ensemble, l’OB 155 BF Mle 50 est considéré comme un matériel réussi et il bénéficiera d’ailleurs d’une longévité exceptionnelle puisqu’il équipera toujours des unités de réserve dans les années 1990.

Comme pour le 105, un automoteur est attendu pour compléter la gamme en 155. Ce programme va prendre du retard car de nombreuses solutions avec casemates n’aboutiront pas.

Un automoteur léger de 155 sur châssis AMX-13 est lancé (1958). Il conserve la masse pivotante de l’OB 155 BF Mle 50 mais avec un tube allongé à 30 calibres qui lui confère l’appellation de canon. Le prototype est présenté à l’état-major en 1964 et sera adopté en 1969, sous l’appellation de canon automouvant de 155 Am Mle F3. Un gros handicap cependant : l’équipe de pièce mais surtout les munitions doivent être transportées séparément et le service se fait à l’air libre sans protection. Dans l’équipe de pièce de neuf hommes, deux seulement sont transportés sur le canon automoteur lui-même.

Le « 155 automouvant » qui rejoint les régiments d’artillerie au milieu de la décennie 1970 nous apparaît comme la dernière composante du programme d’artillerie initié dès 1945 (un matériel tracté et un matériel automoteur pour chacun des calibres 105 et 155).

La prochaine série ne viendra que plus tard, avec l’arrivée du châssis AMX 30. Un canon de 155 à grande cadence de tir initialement désigné 155 GCT est un matériel sous casemate tournante équipé d’un dispositif de chargement automatique pour assurer le tir de six coups en 45 secondes.

Un prototype de 155 GCT est en essais en 1975 ; mais des problèmes subsistent qui feront différer son adoption sous l’appellation 155 AU F1 de quelques années.


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