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512- Munitions de 155
 

Le système développé pour l’obusier de 155 Mle 50 comporte un obus explosif de 43,7 kg qui sera adopté sous l’appellation OE Mle 56.

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Obus de 155mm - Mise en place de la fusée
Photo Jean-Luc Mesnier Appelé au 20èRA (1995-1996)

Il atteint la Vo=647m/s pour une portée maximale de 17 700m dans l’obusier 155 BF 50, et la Vo=725m/s pour une portée maximale de 20 000 mètres dans le canon 155 Am F3.

Il y a un système de charges vives (1 à 7) et un système de charges lentes (6 à 9).

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Les charges sont extraites du conteneur de transport
Photo Jean-Luc Mesnier Appelé au 20èRA (1995-1996)

Les charges sont conditionnées dans des gargousses en toile dont les sachets sont séparables. L’arrière des charges minimales (vive et lente) comporte un sachet de poudre noire auquel le feu est transmis à travers une lumière dans la culasse par une étoupille mise en place à l’arrière de cette culasse.

C’est une disposition très classique à cette époque pour les matériels de gros calibre.

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Les charges sont vérifiées par l’officier de sécurité (mesure du temps de paix)
Photo Jean-Luc Mesnier Appelé au 20èRA (1995-1996)

L’inconvénient majeur des gargousses en toile est d’être pratiquement incompatible avec un chargement automatique. Les munitions de 155 mm vont suivre deux lignes de développement pratiquement indépendantes, l’une pour les obus, l’autre pour les charges propulsives.

En ce qui concerne les obus, au-delà de l’OE Mle 56 il est développé au début des années 1960 un obus à culot creux. L’intérêt de cet obus - dont le principe est rappelé dans le chapitre 3 - est le gain en portée résumé dans le tableau ci-dessous.

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La modestie de ce gain, jointe à l’abondance en munitions américaines 155 HEM1 utilisables dans l’obusier 155 BF 50 et le CN 155 Am F3 feront que l’obus à culot creux développé dans le début des années 1960 ne sera adopté sous l’appellation OE 155 F1 que 15 ans plus tard à l’occasion de sa mise en service sur le canon de 155 AU F1.

Les autres développements d’obus de 155 mm visent à obtenir une efficacité en tir indirect anti-blindés.

Des efforts considérables sont consacrés à ce sujet dans les décennies 1960 et 1970, en particulier autour d’un obus à fragmentation prédéterminée (155 FPD). Cependant, les résultats sont très médiocres aussi longtemps qu’on ne saura pas conférer à l’obus une certaine « intelligence » terminale.

Pour les charges propulsives, c’est le programme du 155 à grande cadence de tir 155 GCT, futur 155 AU F1, qui impose une nouvelle conception compatible avec le tir à grande cadence sous tourelle.

Le conditionnement des charges propulsives doit permettre le chargement automatique et cela sans résidu à évacuer après tir tant pour contribuer à assurer la cadence que pour maintenir une atmosphère respirable en tourelle.

La solution sera la douille combustible dont les premiers essais ont lieu en 1969 et qui équipera le Canon de 155 AU F1 lors de sa mise en service une dizaine d’années plus tard.


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