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Georges POIVILLIERS (1892-1968)
 

GEORGES POIVILLIERS, est né le 15 mai 1892 en Touraine à Draché, dans le département d’Indre-et-Loire. Son père et sa mère étaient instituteurs.

Après d’excellentes études faites au Lycée de Tours, il est reçu en 1913 à l’École Centrale, mais la guerre devait alors survenir : il part dès 1913 effectuer son service militaire qui devait en fait se prolonger jusqu’en 1919, date à laquelle il entra pour de bon à l’École à laquelle il avait été reçu six ans auparavant.

La guerre, il devait la faire comme la très grande majorité des élèves de l’École Centrale, comme officier d’artillerie. Grièvement blessé le 29 octobre 1914, il décide, dès son retour au front, de passer dans l’aviation comme observateur d’artillerie et il y reste jusqu’à la fin des hostilités.

Sa conduite très brillante lui vaut quatre citations et se solde, en 1920, par la croix de Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire avec le « motif » suivant : « Jeune officier qui, pendant toute la durée de la guerre, aussi bien dans une batterie que comme observateur en avion, a prodigué les actes de bravoure, fournissant toujours un rendement merveilleux ». Une blessure, quatre citations.

Son expérience d’officier observateur d’artillerie devait avoir sur sa carrière une influence décisive. Repérer les batteries ennemies, reporter leurs emplacements sur les cartes imparfaites, dont on disposait alors ; régler le tir des batteries françaises sur des objectifs désignés par leurs coordonnées et qu’il fallait identifier sur le terrain, ces deux missions relevaient d’une véritable prouesse avec la documentation cartographique de l’époque. Son esprit ingénieux, ses bonnes bases mathématiques et de géométrie, le conduisent à s’attaquer au problème de l’établissement de cartes précises à partir de documents photographiques obtenus en avion.

Il se consacre alors à la photogrammétrie aérienne, et après avoir réalisé un premier appareil à la Société d’Optique et de Mécanique de Haute précision (la S.O.M.), il le soumet au Service Géographique des Armées, le fait breveter en 1920. Ses travaux donnent à la France une solution à considérer au moins comme l’égale de celles mises au point par Zeiss en Allemagne, par Wild en Suisse, par Santoni et Nistri en Italie et d’autres encore.

En 1932, le Service Géographique de l’Armée (SGA) dispose d’un levé effectué avec un appareil Poivilliers. Les recherches et réalisations de cartes plus précises continuent alors que le SGA est transformé en Institut Géographique National (IGN) après l’armistice de 1940. Il applique ses méthodes de photogrammétrie à l’étude de la houle pour la Marine Nationale et à l’étude détaillée de la Sainte-Chapelle pour le compte de la Direction des Beaux-Arts...

Georges Poivilliers est resté toujours très attaché à l’École Centrale dont il avait été l’élève. En 1949, il était président du Jury d’admission, en 1950 membre du Conseil de Perfectionnement et, de 1952 à 1962, il fut Directeur de cette grande École où il était déjà, depuis 1937, Maître de Conférences et Chef de travaux de Topographie. Il fut également Professeur de Photogrammétrie, dès sa création en 1941, à l’École Nationale des Sciences géographiques , Section de Géographie et Navigation, à la place laissée vacante par Général Georges Perrier. En 1946, il est titulaire de la même chaire au Conservatoire National des Arts et Métiers.

Ii est élu à l’Académie des sciences en 1946 et est élevé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur.

Il est Président de l’Académie des sciences et de l’Institut de France en 1964.

Décédé le 8 mars 1968, l’Académie des Sciences demande à son confrère Paul Bastien de l’honorer lors des obsèques le 13 mars 1968.

Georges Poivilliers restera dans l’histoire en France des Sciences et des Techniques comme un grand Ingénieur, un Ingénieur inventeur et un réalisateur allant toujours jusqu’au bout de ses conceptions.

Son fils, Jean, a suivi les études de l’École Nationale des Sciences géographiques.


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