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007- Historique du 7ème Régiment d’Artillerie
 

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Historique reconstitué à partir d’un ouvrage en 2 tomes réalisé en 1993 par le 7e RA sous la direction du Lieutenant-colonel Faure, alors commandant en second du régiment. Cet ouvrage intègre aussi l’historique du 6e RA qu’il vient tout juste d’absorber comme groupe. Mais il va bien au-delà en retraçant avec une grande précision les grandes évolutions de l’artillerie au cours des siècles, en les replaçant dans la grande histoire de la France. C’est d’ailleurs un des supports majeurs pour la réalisation de ce site, avec l’aide et le soutien considérables apportés par la Fédération Nationale du Repérage et du Renseignement d’Artillerie.

Le 7ème Régiment d’Artillerie est le descendant direct du Régiment d’Artillerie de Toul de l’Ancien Régime.

Car le 2 décembre 1790 un décret de l’Assemblée Nationale donne une nouvelle organisation à l’artillerie qui entrera en vigueur le 1er avril 1791. Désormais les régiments d’artillerie porteront un numéro correspondant à leur rang de création.

Ainsi naît le 7ème Régiment d’Artillerie.

Comme tous les autres régiments d’artillerie, il contribue à partir de 1791, à la constitution de batteries d’artillerie à cheval, afin de donner à la cavalerie des unités plus mobiles pour l’accompagner. En trois années on passe de deux batteries à trente. Il est alors décidé de créer neuf régiments d’artillerie à cheval [1] le 18 février 1794. Un portera le nom de 7ème Régiment d’Artillerie à Cheval.

DE LA REVOLUTION AU CONSULAT

Les guerres révolutionnaires

De 1792 à 1795

Le 20 avril 1792, la République déclare la guerre à l’Empereur d’Autriche. A la fin de l’été, l’armée prussienne s’empare de Verdun et envahit la Champagne. La première confrontation a lieu à Valmy, le 20 septembre 1792. Le 7ème RA y participe sous les ordres de son ancien chef pendant la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique, le général D’ABOVILLE. En souvenir de cette participation le nom de Valmy est inscrit sur son étendard. Un de ses officiers, le capitaine LARIBARDIERE de MONESTIER , grâce à ses conseils avisés, donne la victoire à la France.

Le général DUMOURIEZ et l’armée du Nord envahissent la Belgique. Le 7ème régiment d’artillerie participe en totalité à la bataille de JEMMAPES, le 6 novembre 1792, qui aboutit à l’indépendance de la Belgique puis à son rattachement à la France. Cette bataille lui vaut son inscription sur son étendard.

Le 7e Régiment d’Artillerie prend à toute la campagne de Belgique de DUMOURIEZ et il est présent à Neerwinden, à Hondschoote et à Wattignies. Il se bat également à Pirmasens le 14 septembre 1793. En 1794, il participe au siège de Fort-l’Ecluse le 19 juillet et à celui de Bois-Le-Duc, le 05 octobre, avec l’armée de Sambre et Meuse. Avec l’armée du Nord, il se bat à Fleurus le 26 juin 1794.

La Révolution Française avait débuté sous des auspices peu favorables mais les éclatantes victoires de nos armées déterminent rapidement la Hollande, la Prusse et l’Espagne à faire la paix. Celle-ci est conclue par le Traité de Bâle le 05 avril 1795.

De 1795 à 1799

Les compagnies d’artillerie légère qui ont rendu des services si brillants et qui ont acquis une réputation largement supérieure à celles des troupes d’artillerie à pied, sont séparées de leurs régiments de tutelle par le décret du 7 mai 1795 (18 floréal an III). Elles forment désormais des régiments distincts, portant le même numéro que les régiments à pied mais avec l’appellation de régiment à cheval. Ces régiments, d’abord au nombre de neuf, seront réduits huit en 1798, puis à six en 1802.

Le 7e Régiment Artillerie Légère est organisé à Toulouse et aussitôt employé à l’Armée du Nord. En 1796, ses compagnies sont réparties entre les armées de Rhin- Moselle, de Sambre et Meuse et d’Italie.

Toutefois, l’existence de ce régiment est éphémère car en janvier 1802 (10 nivôse an X) il est dissous et ses personnels sont rattachés aux six premiers régiments.

Malgré la ratification du traité de Bâle en 1795, la guerre continue contre l’Autriche, soutenue par les subsides de l’Angleterre. Le 7e Régiment d’Artillerie est présent à quasiment toutes les batailles, notamment à Biberach le 02 octobre 1796. Toutefois, à la suite des succès remportés par l’armée française pendant la campagne d’Italie, l’Autriche signe à son tour la paix à Campo-Formio, le 17 octobre 1797. Ce traité met ainsi fin à la première coalition.

L’Angleterre reste alors notre seule ennemie et elle parvient en septembre 1798, à tourner sa faveur la Russie, l’Autriche, Naples et la Turquie pour former la seconde coalition.

Il reste peu de traces des campagnes du régiment pour la période 1796-1799, exceptés quelques faits d’armes Le 7 e Régiment d’Artillerie participe aux combats de Bergen le 19 septembre, d’Alkmaar et de Castricum les 1er au 4 novembre suivants.

L’année 1799, riche en batailles, entraîne également un profond bouleversement politique pour la jeune République car le 18 brumaire de l’an VII, le général BONAPARTE renverse le Directoire et tourne ainsi la page de la Révolution Française. Il impose le Consulat et prend désormais à sa charge l’actif et le passif de la décennie précédente.

LES CAMPAGNES DU CONSULAT

Grâce aux enseignements des guerres de la première coalition, l’artillerie du Directoire s’est caractérisée par l’effort accompli, par les commandants des grandes unités, pour mieux utiliser leurs batteries de tir. A cette fin, ils ont quelque peu modifié l’organisation de l’arme pour permettre la concentration des feux. Avec le Consulat le principe de la concentration des feux s’impose, notamment pendant la campagne d’Italie.

Situation du régiment de 1799 à 1802

En 1800, le 7e Régiment d’Artillerie est à l’armée du Rhin. En 1801, la 6e compagnie est à Brielle en Hollande, la 13e à l’armée d’Italie tandis que la 5e compagnie est à Flessingue et le dépôt à Strasbourg. Entre 1798 et 1801, le 7e Régiment d’Artillerie fournit également des troupes à l’armée de Naples, l’armée du Danube et l’armée des Grisons.

La fin de la deuxième coalition

A la suite des batailles de Kirchberg le 12 juin 1800, de Marengo le 14 juin et de Hohenlinden le 03 décembre suivant, les brillants succès de nos armées forcent l’Autriche à demander la paix ; celle-ci est signée à Lunéville le 03 février 1801.

La seconde coalition prend fin momentanément avec le traité d’Amiens ratifié le 25 mars 1802 avec l’Angleterre. Jalouse de la prospérité toujours croissante de la France, l’Angleterre refuse cependant d’exécuter les clauses relatives à l’île de Malte et relance les hostilités en s’emparant, sans déclaration de guerre, de vaisseaux français croyant naviguer en toute sécurité.

Pendant que le gros du 7e Régiment d’Artillerie se distingue en Europe, trois de ses compagnies participent à l’expédition de Saint-Domingue de la fin 1801 à 1803. La 5e compagnie du 7e Régiment d’Artillerie se signale à la prise de Port-de-Paix, le 08 janvier 1802, et à celle de Léogane, le 16 septembre suivant, mais elle perd les trois-quarts de son effectif, si bien que les survivants sont versés à la 2e compagnie dès le retour en France.

LES PREMIÈRES CAMPAGNES DE L’EMPIRE

La troisième coalition

Dès 1803, BONAPARTE commence à constituer ses parcs d’artillerie en vue de préparer l’invasion de l’Angleterre qui est alors maîtresse de la Manche grâce à une flotte très supérieure en nombre et en qualité à la marine française.

Couronné Empereur le 18 mai 1804, Napoléon réunit toute l’armée à Boulogne dans le but d’envahir l’Angleterre. Malheureusement, le projet ne peut voir le jour car les anglais réussissent à former une troisième coalition avec la Russie, l’Autriche, Naples et la Suède. L’Empereur lève donc en hâte le camp de Boulogne, le 09 septembre 1805, quand les Autrichiens et les Russes entament les hostilités par l’envoi d’une première armée dans la vallée du Danube, une seconde en Italie et une troisième dans le Tyrol.

La Grande Armée se porte alors au-devant des Austro-Russes et le premier corps passe le Danube et prend position sur l’Isaar face à l’est, le second corps sur le Lech, le cinquième sur l’Iller face à l’ouest, le septième à Fribourg et le Grand Parc d’Artillerie à Nordlingen. A la suite des batailles de Wertingen, Memmingen, Albeck, Elchingen, l’armée russe du Danube, débordée et enveloppée par les corps de la Grande Armée, doit capituler à Ulm, le 20 octobre 1805, après un pilonnage intensif Le succès est total et l’Autriche perd la face aux yeux des pays coalisés (trente-neuf mille prisonniers dont vingt-cinq généraux).

Rattaché à la Grande Armée depuis le 26 août 1805, le 6e Régiment d’Artillerie fournit au premier corps la 9e compagnie à pied, au deuxième corps la 7e compagnie à pied, au septième la 5e compagnie à cheval et au Grand Parc d’Artillerie les 4e, 5e, 8e, 11e et 14e compagnies à pied et les 3e et 4e compagnies à cheval.

Avec le 7e Régiment d’Artillerie au complet, ces unités vont participer à la victoire d’Ulm puis à celle d’Austerlitz, le 02 décembre 1805. Les Autrichiens et les Russes demandent alors la paix qui est conclue à Presbourg le 26 décembre suivant.

La quatrième coalition

Mais la paix est de courte durée car la Prusse, qui jusqu’alors était restée à l’écart du conflit, est mécontente de la formation d’une confédération des Etats du Rhin sous protectorat français et du refus de Napoléon de lui laisser former une confédération des Etats du Nord. Elle décide alors de s’allier à l’Angleterre et la Russie et fait marcher ses armées contre la France en septembre 1806.

La campagne est foudroyante. En un mois la Prusse est écrasée à Iéna et Auerstaedt (14 octobre) et tout le pays est occupé par la Grande Armée. L’Empereur fait son entrée solennelle à Berlin le 27 octobre. La campagne n’étant pas finie, l’armée entre à Varsovie le 30 novembre, en chassant les Russes de la place puis l’offensive se poursuit jusqu’à la victoire de Pulstuck le 26 décembre. Enfin, la saison étant trop rigoureuse et les chemins impraticables, l’armée prend ses quartiers d’hiver.

Les guerres de la quatrième coalition, bien entamées par la France, reprennent dès le début de 1807 par une offensive de l’armée russe qui espère ainsi surprendre la Grande Armée dont les quartiers d’hiver sont trop espacés. Mais cette tactique échoue et après plusieurs escarmouches, les deux armées se rencontrent à Eylau les 07 et 08 février ; la bataille, très meurtrière, est longtemps indécise, mais la victoire revient finalement à la France. Les 1e, 2e et 3e compagnies à pied du Régiment d’Artillerie et les 2e et 5e compagnies à cheval du 6e Régiment d’artillerie sont employées dans la bataille et font preuve d’une extrême mobilité et d’une grande ardeur au combat. Cette sanglante affaire met fin ainsi à la campagne d’hiver, sans permettre réellement à l’un ou à l’autre camp d’emporter la décision.

En revanche, la campagne d’été se montre beaucoup plus déterminante. Pendant que Napoléon bat les Russes à Friedland avec, entre autres, les 7e et 11e compagnies à pied du 6e Régiment d’Artillerie, le 14 juin, le Maréchal LEFÈVRE, commandant le l0e corps d’armée fait le siège de Dantzig (18 mars - 24 mai), de Graudentz et de Colberg et s’en empare avec l’aide des 6e, 7e, 8e, 16e et 17e compagnies à pied du 7e Régiment d’Artillerie. Après Friedland et Heilsberg (10 juin), le Tsar acculé doit demander l’arrêt des combats et signer le traité de Tilsit le 07 juillet 1807, par lequel il s’engage à adhérer au blocus continental imposé par la France.

La cinquième coalition

L’Autriche qui veut prendre sa revanche, profite de l’enlisement des troupes françaises en Espagne pour lancer une offensive en Bavière le 12 mars 1809 et occuper Munich un mois plus tard. La majeure partie des vingt-deux compagnies du T Régiment d’Artillerie vont prendre part la contre-offensive (exceptées les 7e, 8e, 10e, 11e et 20e Compagnies).

Elles se distinguent tout d’abord à Abensberg le 19 avril puis à Eckmühl et Ebersberg. Elles jouent ensuite un rôle brillant au premier passage du Danube et aux sanglants combats d’Aspern et d’Essling du 20 au 22 mai.

Les mêmes compagnies participent également à la fameuse bataille de Wagram le 06 juillet 1809, aux côtés de la 1e compagnie à pied et des 1e, 2e, 3e, 5e, 6e et 7e compagnies à cheval du 6e Régiment d’artillerie. Au cours du combat, les 5e et 6e compagnies à cheval sont la cible de plusieurs batteries autrichiennes qui leur causent de très grosses pertes. Au centre de la plaine, les 1e, 2e et 3e compagnies à cheval sont quant à elles intégrées dans la célèbre « batterie de Wagram » qui aligne cent pièces de canons sur un front de mille quatre cents mètres soit une pièce tous les quatorze mètres.

Voyant que la bataille reste incertaine, l’empereur confie le soin d’arrêter le centre de l’ennemi au Maréchal DROUOT qui commande le 3e Corps d’Armée (le, 2e, 3e, 5e, 6e, 9e et 15e compagnies du 7e Régiment d’Artillerie). Celui-ci s’avance donc et, avec soixante pièces de réserve, se trouve bientôt seul en avant de la ligne de front. Malgré tout, il force l’ennemi à s’immobiliser en le criblant de mitraille et de boulets, pendant que le Maréchal DAVOUT, tournant les Autrichiens par la gauche, les met en déroute grâce à l’appui de soixante-quatre canons et de la « batterie de Wagram » qui hachent littéralement le centre autrichien.

Wagram, réunissant la plus grande concentration de pièces jamais vue sur un champ de bataille, est considérée comme la dernière grande victoire de Napoléon. Malheureusement son prix est élevé puisque trente-quatre mille français et alliés y sont soit tués, soit blessés, pendant que l’armée autrichienne perd de son côté plus de cinquante mille hommes.

Désormais, à la suite de cette sanglante bataille, le nombre de canons va de plus en plus souvent suppléer la valeur des troupes. Le nouveau concept de puissance de feu vient de voir le jour.

Cette campagne de 1809 se conclut par le traité de Vienne le 14 octobre 1809 et met ainsi fin à la cinquième coalition. La France connaît une légère accalmie entre 1809 et 1812, excepté en Espagne où la guerre va continuer jusqu’en 1814.

Rapport du Général de Division LARIBOISIÈRE, Comte d’Empire, commandant en chef l’artillerie de l’armée à Monsieur de SONGIS, premier Inspecteur Général de l’Artillerie.

« Votre excellence apprendra par les bulletins de l’armée les grands résultats des journées des 5 et 6 juillet 1809. Jamais on n’a vu une bataille aussi longue et où l’artillerie a joué un aussi beau rôle, c’est véritablement l’artillerie qui a décidé de la victoire, aussi a-t-elle fait des consommations et des pertes prodigieuses. L’artillerie de la Garde seule, a tiré 15 000 coups de canon et a eu 18 officiers, 259 sous-officiers et canonniers tués ou blessés, chevaux de trait tués. On a distribué dans le seul dépôt de l’île Napoléon (Ile Lobau), 2900 coups de canon dans les journées du 5 et du 6. Sa majesté évalue à 100 000 coups nos consommations, c’était une canonnade comme je n’en ai jamais entendu et qui a duré 45 heures ».

Récit de la bataille d’AUERSTAEDT (14 octobre 1806)

Le 3e corps d’armée, commandé par le maréchal DAVOUTT, rencontre l’ennemi près du village de Kosen vers 07 heures. Avec seulement vingt mille hommes, il doit faire face aux troupes prussiennes de Brunswick qui comptent plus de soixante-dix mille soldats aguerris. La 2e division se forme alors en carré en disposant l’artillerie aux angles. Après la dispersion de l’épais brouillard matinal, la 3e division se met en marche, sa 1e brigade à droite de la route de Naumbourg, la 2e brigade à gauche, l’artillerie à pied du 7e Régiment d’Artillerie aux ailes et au centre.

Le centre de la ligne ennemie, située en avant du village de Forlach, est rapidement enfoncé par les 12e et 21e Régiments d’Infanterie de Ligne. Les feux de la 3e compagnie du régiment démontent plusieurs pièces prussiennes et forcent l’ennemi à lâcher prise en lui infligeant la perte d’un grand nombre de canonniers. La 3e division, commandée par le général GUDIN, reste alors seule en ligne face à des forces adverses nettement plus nombreuses. Toutefois, grâce aux pièces de 12 de la 15e compagnie du 7e régiment d’artillerie, placée sur la gauche du village, qui l’appuient de ses feux précis, elle parvient à tenir la position qu’elle occupe. Dans le même temps, un détachement de la 1e compagnie, réuni à l’artillerie légère, contribue à chasser les prussiens d’Ekartsberg. Les six pièces de ce détachement apportent une contribution notable au combat en attirant tout d’abord sur elles le feu d’une batterie très supérieure en nombre puis en forçant ensuite l’ennemi à abandonner ses pièces sur leur position. Cette compagnie démontre alors une telle ardeur au combat, qu’un de ses sergents (CLAVER), frappé à la tête par un éclat d’obus, reste à son poste malgré sa blessure, ne consentant à se faire soigner qu’après la fin des combats, une fois la victoire assurée.

Récit de la bataille de FRIEDLAND (14 juin 1807)

Selon le rapport du Colonel NAVELET, commandant l’artillerie du corps de réserve du Maréchal LANNES, les compagnies du 7e régiment d’artillerie qui ont pris part à la bataille de Friedland ont fait preuve d’une bravoure incomparable. La première section de la 11e compagnie, aux ordres du lieutenant CAHOUET est placée sur la gauche de la division VERDIER et exécute des prouesses en parvenant à contenir toute la journée l’énorme masse des colonnes que l’ennemi tente de former pour opérer un débordement sur la gauche. La seconde section, aux ordres du Capitaine BERRY, en appui au centre du dispositif cause des pertes importantes dans les rangs adverses. Elle doit même soutenir le feu continu de dix-huit canons ennemis. Au moment de l’offensive générale, le Ie corps réunit toute l’artillerie présente au combat ; la 10e compagnie du régiment se met alors en marche avec le 12e régiment d’infanterie légère. Vers la fin de la journée elle appuie la dernière charge des fantassins.

L’ENLISEMENT EN ESPAGNE, LA DÉBÂCLE EN RUSSIE, LA FIN DE L’EMPIRE

LE GUEPIER ESPAGNOL

1. Les premières défaites

Dans le but de faire appliquer par toute l’Europe le blocus continental, Napoléon ordonne la formation d’un corps d’armée destiné à occuper le Portugal et en fermer les ports aux Anglais. Formé en décembre 1807 à Bayonne, ce corps prend le nom de 1e Corps d’Occupation de la Gironde (comprenant les 15e et 16e compagnies à pied du 6e Régiment d’Artillerie) puis prend celui d’Armée du Portugal à son arrivée, le 23 du même mois. Par la suite, est formé à Bayonne en 2e corps, comprenant la 8e compagnie à cheval du 6e Régiment d’Artillerie, de nouvelle création.

Après avoir envahi le Portugal, l’Empereur veut, dès 1808, chasser la famille régnante d’Espagne et mettre à sa place sur le trône son frère Joseph. C’est dans ce but que sont créées le 20 février 3e et une 4e Armées qui entreront dans Madrid le 25 mars suivant.

Cependant, les événements politiques et les débarquements de troupes anglaises vont rapidement provoquer une insurrection générale dans tout le pays et l’armée n’aura plus désormais uniquement des unités ennemies à combattre mais toute une population en armes.

Ce soulèvement va d’ailleurs infliger à la France deux défaites inattendues et pourtant prévisibles : Baylen le 20 juillet et Vimeiro le 20 août 1808. Les troupes, inadaptées à cette nouvelle forme de guerre, vont lutter au prix de nombreuses difficultés, en alternant succès et revers, à travers un pays propice aux embuscades et contre des forces espagnoles insaisissables se soulevant de tous côtés. Le 21 juillet, alourdie par le pillage des villes, l’armée capitule à Baylen et la 8e compagnie à cheval du 6e régiment d’artillerie est faite prisonnière. Elle ne rentrera en France qu’en 1814.

Pour Napoléon, ce désastre brise le mythe de son invincibilité. Après la défaite de Vimeiro, la France doit signer la convention de Cintra qui stipule entre autre l’évacuation du Portugal.

Restent donc en Espagne les 10e, 11e, 12e, 13e et 19e compagnies à pied du 6e Régiment d’Artillerie fraîchement arrivées et les 15e et 16e à pied qui évacuent Lisbonne.

2. Contre-attaque et défaite finale

Face à ces événements, l’Empereur se rend en Espagne avec quatre corps d’armée, bat les espagnols à Burgos, Espinosa, Somo-Sierra, fait son entrée à Madrid et, poursuivant les Anglais jusqu’à la Corogne, les force à rembarquer précipitamment.

A ce moment-là, le 7e Régiment d’Artillerie a quatre compagnies en place (8e, 10e, 11e et 13e). La l0e s’illustre au siège de Rosas, la 11e au siège de Girone du 8 juin au 10 décembre 1809, les 8e et 13e à Ciudad-Real le 27 mars 1809, à Talaveyra les 27 et 28 juillet, Almonacid et Ocana les 11 août et 19 novembre suivants. La 20e compagnie rejoint les quatre premières en 1810 et se signale au siège d’Almeida du 24 juillet au 28 août.

Avec l’arrivée de Napoléon, le 6e régiment d’artillerie se voit quant à lui renforcé par sa 4e compagnie à cheval. Le siège de Saragosse (15 décembre 1808 - 14 février 1809), soixante et un jours dont vingt-huit de tranchées et trente-trois de combats ininterrompus, est l’une des plus belles et des plus douloureuses pages de l’histoire du 6e Régiment d’Artillerie et se signale par son atrocité.

En effet, ne sachant même plus sur qui tirer dans le dédale des rues et des barricades, Français et Espagnols se fusillent à bout portant et s’égorgent sur les toits et dans les caves.

Tandis que le siège de Girone (08 juin - 10 décembre 1809) se déroule dans des conditions analogues pour les 4e et 14e compagnies à pied, la 4e compagnie à cheval se bat à Ocana le 19 novembre et la bataille de Talaveyra voit l’anéantissement de la 11e compagnie à pied par le feu adverse mais non la capture de ses pièces d’artillerie qui peuvent être sauvées.

L’armée française s’empare ensuite de Tarragone et de Sagonte en juin et octobre 1811, avec la participation de la 11e compagnie du 7e Régiment d’Artillerie. Toutefois, malgré leur ardeur au combat, les troupes françaises commencent à battre en retraite après la défaite des Arapiles, le 22 juillet 1812. A Ciudad-Rodrigo les l0e et 12e compagnies à pied du 6e régiment d’artillerie sont faites prisonnières, la 20e compagnie du 7e Régiment d’Artillerie est défaite à la défense de Burgos (22 septembre - 12 octobre) et, avec les 8e et 13e compagnies est écrasée par les Anglais à Vittoria le 21 juin 1813. Après cet échec, l’armée est obligée de reculer jusqu’à la frontière des Pyrénées. Ne réussissant pas à conserver Saint-Sébastien qui tombe le 08 septembre1813 (où est présente la 20è compagnie), elle quitte définitivement le territoire espagnol.

La campagne s’achève enfin le 10 avril 1814 par la défaite de Toulouse où les 8e et 13e compagnies du 7e Régiment d’Artillerie doivent rendre leurs armes à l’ennemi.

Récit du siège de TARRAGONNE (du 01 au 29 juin 1811)

Le colonel GERARD, aide de camp du général Valée qui commande l’artillerie de l’armée d’Aragon, écrit dans un rapport sur le siège de Tarragone, que le 27 juin 1811, les artilleurs de la 11e compagnie du 7e Régiment d’Artillerie éprouvent de grosses difficultés à installer leurs pièces sur un terrain très rocailleux. A partir du 28 ils peuvent enfin faire feu mais tous les ouvrages de défense de la place, ayant vue sur la compagnie, la submergent de projectiles et démontent une grande partie de ses pièces. Le colonel GERARD explique que dès lors « on vit les canonniers debout et découverts, continuant avec un sang-froid admirable la brèche qui allait ouvrir à nos colonnes cette célèbre forteresse ». Le siège de Tarragone a exigé quarante-six jours de tranchée et trente-deux de feu. Il a causé à l’artillerie des pertes considérables, tant en officiers qu’en canonniers.

La sixième coalition

1. La campagne de Russie

En 1812, le Tsar Alexandre, ulcéré par l’annexion de l’Oldenburg et gêné par le blocus continental qui ruine son pays, interdit les produits industriels français et ouvre ses ports aux marchandises anglaises. C’est la rupture avec la France et Napoléon, franchissant le Niemen le 24 juin, envahit la Russie avec six cent mille hommes.

Le 7e Régiment d’Artillerie fournit à la Grande Armée treize compagnies (le, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 9e, 15e, 16e, 19e, 21e et 22e) et en particulier les 1e, 2e, 3e, 9e et 16e compagnies qui prennent part à tous les combats de la campagne et se distinguent notamment à Smolensk et à la Moskova le 07 septembre 1812.

A la suite de cette bataille, la Grande Armée, poursuivant sa marche, entre dans Moscou le 15 septembre. Mais, affaiblies car étirées sur des centaines de kilomètres, les troupes doivent battre en retraite à l’approche de l’hiver terrible qui s’annonce. Ainsi, sans avoir subi de défaite militaire, la Grande Armée va se désagréger toute seule, passant la Bérésina le 26 novembre par un froid terrible et arrivant sur le Niemen en piteux état le 14 décembre.

Seulement cinq mille hommes, constituant le gros de l’armée, parviendront en Allemagne, rejoints ensuite par quinze mille « traînards » isolés, rescapés de la poursuite. Les treize compagnies du 7e Régiment d’Artillerie et le 6e Régiment d’Artillerie à Cheval, à l’exception de la 4e compagnie, disparaissent au cours de la retraite.

2. La campagne d’Allemagne

Le 17 mars 1813, les Etats Germaniques, comprenant que L’Empire français est touché à mort après la désastreuse retraite de Russie, s’unissent au Tsar et déclarent la guerre à la France. Avec une rapidité inouïe, Napoléon forme une nouvelle armée et le 30 avril, il est déjà sur la Saale. Aussitôt, il s’attaque aux Russes et aux Prussiens, les bat à Lutzen et à Bautzen les 2 et 16 mai.

Cette première campagne d’Allemagne prend fin après ces deux victoires françaises auxquelles participent les 3e, 4e et 19e compagnies du 7e Régiment d’Artillerie, les nouvelles compagnies du 6e Régiment d’Artillerie à Cheval ainsi que les 2e, 4e, 7e et l0e compagnies du 6e Régiment d’Artillerie à Pied.

L’Empereur qui a profité de l’été pour réorganiser, remanier et renforcer son armée, écrase l’armée de Silésie le 21 août et l’armée de Bohême le 26 mais le 1 e Corps, chargé de poursuivre les Autrichiens, est anéanti à Kulm le 30 août.

Du 16 au 19 octobre, la ville de Leipzig est le théâtre d’une prodigieuse bataille qui se solde par la mise en déroute de l’armée française et pour le 7 e Régiment d’Artillerie en particulier, par la destruction quasi-totale de ses 3e, 4e, 19e, 21 e et 24e compagnies. Par la suite, toutes les garnisons laissées dans les places de la Vistule sont obligées de capituler : les 5e et 7e compagnies à pied du 6e Régiment d’Artillerie sont englobées dans la capitulation de Stettin et les 2e et 4e compagnies pied dans celle de Dresde. Les compagnies du 7e Régiment d’Artillerie défendent l’honneur du drapeau français et font preuve d’un acharnement rare dans la résistance qu’elles offrent à l’ennemi. Malheureusement les 12e, 17e et 22e compagnies capitulent à Dantzig, les 1e, 2e, 5e, 9e, 10e et 15e à Dresde, la 14e à Kustrin, la 16e à Wittenberg, la 18e à Modlin, la 25e à Torgau de sorte qu’au début de l’année 1814, le régiment est presque entièrement détruit, ses débris s’étant repliés à Mayence.

LA CHUTE DE L’EMPIRE

Lorsque s’ouvre la campagne de France, le Régiment d’Artillerie prend part aux opérations après avoir amalgamé les cohortes et les compagnies garde-côtes pour former les 3e, 4e, 6e et 8e compagnies. Le 11 avril 1814, malgré des prodiges d’habileté, Napoléon, accablé sous le flot toujours croissant des ennemis et n’ayant plus qu’une poignée de soldats pour défendre Paris, est contraint d’abdiquer et de se retirer sur l’île d’Elbe.

Les compagnies du 7e Régiment d’Artillerie captives en Allemagne rentrent en France et le 1er janvier 1815, dix compagnies s’installent à Besançon et onze à Auxonne.

Le 1e mars 1815, Napoléon, croyant le moment favorable, débarque en France et chasse le gouvernement de Louis XVIII. Il réorganise tout de suite ses armées et, prenant l’initiative, attaque l’armée anglo-prussienne en Belgique. Mais, le 18 juin 1815, avec une armée de vétérans de 1814 et de prisonniers libérés des pontons anglais, il doit s’incliner à Waterloo. Neuf compagnies du 6e Régiment d’Artillerie y sont décimées ainsi que les 3e, 4e, 5e, 6e, 11e, 12e, 14e et 15e compagnies du 7e Régiment d’Artillerie.

L’Empereur est obligé d’abdiquer pour la seconde fois le 22 juin et se livre à l’Angleterre le 15 juillet. Il est envoyé à Sainte-Hélène.

En application de l’ordonnance du 31 août 1815 les 6e et 7 e Régiments d’Artillerie qui ont payé un si lourd tribut à l’Empire, sont licenciés à la Rochelle le 01 octobre, ironie du sort pour le 7e Régiment d’Artillerie qui est dissous à l’endroit même où, cinquante-trois ans auparavant, il avait été créé.

ENTRE DEUX EMPIRES

Le 7e Régiment d’Artillerie, dissous ordonnance du 31 août 1815, est reconstitué dès l’année suivante à Bourges avec seize compagnies et prend le nom de Régiment de Toulouse, le 17 août 1816. En 1819, il quitte Toulouse pour aller tenir garnison à Rennes et le 30 septembre 1820, reprend son nom de 7e Régiment d’Artillerie.

En 1822, il envoie un détachement à l’Armée des Pyrénées. Le 15 février 1823, la décision d’intervenir est prise et le 06 avril, l’Armée des Pyrénées pénètre dans les provinces du nord où elle rencontre peu de résistance. Les huit premières compagnies du régiment prennent part aux opérations. Après la capitulation de Cadix le 1er octobre 1823, six compagnies rentrent en France, les 2e et 4e restant avec l’armée d’occupation jusqu’en 1827.

Par suite de l’ordonnance de 1829, le régiment devient Régiment d’Artillerie Mixte et comprend désormais seize batteries dont trois à cheval (1e à 3e), six montées (4e à 9e) et sept à pied (l0e à 17e).

En 1830, à la suite de divergences avec le Dey d’Alger, la France lui déclare la guerre et prépare une expédition. 3 batteries y prennent part (4e, l0e et 11e) et, avec onze autres batteries, elles s’embarquent à Toulon le 29 avril. Après la prise d’Alger le 5 juillet, la l0e batterie rentre en France.

La 4e et la 11e vont rester en Algérie jusqu’en décembre 1831. En souvenir de ce siège, le nom d’Alger figure sur l’étendard du régiment. La 12e batterie, équipée de matériel de montagne, se fait remarquer aux expéditions de l’Atlas, de Chiffa et de Constantine en 1836, à celle de l’Isser et de Karressas en 1837. Une dernière batterie, la 15e, ancienne 13e du Régiment d’Artillerie, se signale également à plusieurs reprises.

Du 1e mai au 19 juillet 1844, elle participe à l’expédition de Laghouat et se bat à Ouared-Zeddin le 12 mai. De 1845 à 1848, elle est engagée presque en permanence et s’illustre à la Mouzaïa du 5 avril au 11 juillet 1848.

De 1849 à 1851 elle prend part aux opérations en Kabylie. Enfin, après vingt-deux ans en Afrique, elle revient à Toulouse le 23 janvier 1854.

Pendant ce temps, par ordonnance du 18 septembre 1833, les batteries à pied sont transformées en batteries montées. Le régiment se retrouve donc avec seize batteries dont deux à cheval (le et 2e) et deux servant de cadre de dépôt. Cette ordonnance prend effet en mai 1834 et en septembre 1841, deux nouvelles batteries sont créées.

Récit du siège d’ALGER (du 29 juin au 05 juillet 1830)

Au cours du siège d’Alger, le 7e régiment d’artillerie expérimente les matériels du système VALÉE. Trois batteries du régiment prennent part à cette expédition : la 4e, commandée par le capitaine MAYRET, la 10e, commandée par le capitaine MOCQUART et la 11e aux ordres du capitaine FERRANDY. Avec onze autres batteries, elles s’embarquent le 29 avril à Toulon à destination de Sidi-Ferruch. Elles y arrivent le 14 juin et commencent leur installation dès le lendemain. Jusqu’au 29 juin, date de l’arrivée de l’armée devant Fort-l’Empereur, l’artillerie est plusieurs fois prise à parti dans des embuscades dont elle se tire avec succès. Toutefois, elle éprouve des difficultés à appuyer l’infanterie dans un pays raviné et couvert de broussailles épineuses ; elle y réussit néanmoins, grâce au dévouement des canonniers qui s’installent eux-mêmes à leurs pièces pour leur faire franchir les obstacles. La construction des batteries de siège débute le 30 juin. La 11e batterie construit la batterie n°4, dite du Dauphin, et l’arme de quatre canons de 24. La 10e batterie prend à sa charge la batterie n°6, dite de Saint-Louis, armée de six pièces de 16. Au matin du 04 juillet, les batteries ouvrent le feu contre le fort. La l0e batterie, dont la position est en surplomb, cause d’énormes pertes chez l’ennemi. A 07 heure commence le tir en brèche et deux heures plus tard le fort est évacué par ses occupants. Le lendemain, l’artillerie entre dans Alger et les batteries du régiment sont logées dans la Kasbah.

LA IIè RÉPUBLIQUE ET LE SECOND-EMPIRE

La révolution de 1848 a eu des répercussions dans tous les états et particulièrement à Rome.Les patriotes se sont emparés de la ville, ont proclamé la République et ont forcé le Pape à quitter la capitale. Dans le but de rétablir le Souverain Pontife sur le trône de Saint-Pierre et d’empêcher les Autrichiens d’intervenir, le gouvernement français décide l’envoi d’un corps expéditionnaire.

La 6e batterie du 7è Régiment d’artillerie y est rattachée et assiège Rome du 4 au 30 juin 1849. Les troupes françaises pénètrent dans la ville aux sept collines dans la nuit du 2 au 3 juillet. A la suite du rétablissement du Pape, la -è batterie regagne son régiment qui est dirigé sur Vincennes où il reste jusqu’en avril 1853. Il fait ensuite mouvement vers Toulouse.

De nouveaux bouleversements interviennent de nouveau dans l’artillerie en 1854. Le 7è régiment d’artillerie est restructuré avec l’état-major et 8 batteries provenant du 1er régiment d’artillerie et 8 batteries [2] provenant du 6è régiment d’artillerie, dissous. Le 7è régiment d’artillerie est alors du type monté.

La guerre de Crimée

En 1853, la Russie cherche à s’emparer de Constantinople. L’Empereur s’alliant à l’Angleterre, déclare la guerre au Tsar. Deux batteries du 7è prennent part à cette première campagne de l’Empire.

Le 30 août 1854, la 6è batterie s’embarque en direction de la Turquie, pour se joindre à la 3è division d’infanterie. Elle participe aux batailles de l’Alma et d’Inkermann le 20 septembre et le 5 novembre suivant. Au mois de février 1855, elle est renforcée de la 1ère batterie et entreprend le siège de Sébastopol. Après une résistance héroïque, la vielle est prise d’assaut le 8 septembre 1855 et le Tsar Alexandre II, voyant la Russie épuisée, demande la paix. Celle-ci est signée à Paris le 30 mars 1856.

Pour sa contribution à la victoire, le régiment reçoit le droit d’inscrire le nom de Sébastopol sur son étendard.

La campagne d’Italie

En 1859, l’Autriche qui veut imposer sa domination à toute l’Italie, envahit le Piémont. Le roi Victor Emmanuel fait appel à la France qui se porte aussitôt au secours de son allié. L’armée impériale divisée en 5 corps d’armée, arrive en Italie au mois de mai, avec Napoléon III à sa tête.

Le 7è régiment y détache six batteries (1e, 2e, 5e, 7e, 8e et 12e).

Le 4 juin, l’armée française est sur les bords du Tessin et attaque l’armée autrichienne aux environs de Magenta. Le 7 juin, poursuivant son avance victorieuse, elle arrive à Milan et prend part le lendemain à la bataille de Melegnano (Marignan). Le 24 juin, les Autrichiens, d’abord retirés entre le Mincio et la Chièse, prennent l’offensive et attaquent nos troupes à Solférino. Le 7è régiment d’artillerie s’y distingue avec ses 2e, 5e, 7e, 8e et 12e batteries. L’armée autrichienne, défaite une nouvelle fois, réussit à se retirer grâce à un violent orage sans être poursuivie. Peu de temps après, elle signe l’armistice de Villafranca, le 17 juillet, et doit se soumettre aux conditions du traité de Zurich le 10 novembre. En mémoire de cette campagne, le nom de Solférino est inscrit sur l’étendard.

L’expédition de Chine

Vers la fin de 1859, par suite de différends avec le gouvernement chinois, un corps expéditionnaire est envoyé en Chine. La 10e batterie du 7e régiment d’artillerie est désignée pour en faire partie et s’embraque le 7 décembre. Elle arrive en rade de Woosung le 19 mai 1860 et prend alors une part active aux différentes opérations de la campagne. Après les combats de Sin-Kho le 12 août, de Rang-Kho le 14 août, du fort de Pei-Ho du 21 au 23 août et du pont de Palikao le 21 septembre, l’armée française investit Pékin et l’occupe jusqu’au 24 octobre, date de signature de la paix. La 10e batterie, qui a participé à tous ces combats, subit la même année une réorganisation de l’artillerie et, ainsi que les 11e, 12e, 14e et 15e batteries ; est versée au 16e régiment d’artillerie qui se forme à Vienne. A la fin 1861, le régiment ne possède donc plus que 10 batteries.

La campagne du Mexique

Le 31 octobre 1861, la France conclut avec l’Angleterre et l’Espagne un traité d’alliance pour obliger le république mexicaine à protéger plus efficacement leurs sujets et leurs propriétés. En exécution de cette convention, chacune des trois puissances doit envoyer des troupes sur place mais, à la suite de nombreux désaccords, la France reste seule à détacher un corps expéditionnaire au Mexique.

La 1e batterie du 7é régiment d’artillerie, désignée pour en faire partie, arrive à Véra-Cruz le 26 octobre 1862. Elle participe au siège de Puebla de mars à mai 1863 puis séjourne à Mexico et Guadalajara jusqu’en 1865. Entretemps, elle s’illustre au combat de Chifflon le 9 août 1863 puis à Baranca d’Atenquique en octobre 1864. Enfin, de 1866 jusqu’au 4 mars 1867, date de son retour en France, elle séjourne à Mexico.

LA GUERRE DE 1870-1871

Au moment de la déclaration de guerre, le 15 juillet 1870, les batteries du 7e régiment d’artillerie sont rattachées au 7e Corps d’Armée et les 3e et 4e batteries à pied sont transformées en batteries montées.

Après la défaite de Woerth le 6 août, le 7e Corps doit se retirer pour former, avec les autres Corps d’armée, l’armée de Châlons sous les ordres du Maréchal Mac-Mahon.

Le 1 septembre, l’armée française est battue à Sedan et dix batteries du 7e sont capturées par les Prussiens.

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François Roux est à Sedan
Photos d’un aïeul transmise par Marc Gastaud (ancien du 4e RCh de Gap)

Le régiment disparaît presque entièrement dans cette bataille, mais il renaît rapidement de ses cendres et arrive à reformer vingt nouvelles batteries dont quatorze sont envoyées à l’armée de la Loire d’octobre à février.

A la suite des batailles de Coulmiers le 9 novembre, Beaune-la-Rolande le 28 novembre, Patay le le 1 décembre et Villepion le 2 décembre, le 7e régiment d’artillerie se replie sur Orléans dont le prince Frédéric Charles s’empare, coupant l’armée française en deux tronçons.

Le régiment est présent au combat malheureux du Mans le 11 janvier 1871, d’Arcey le 13 et de Montbéliard le 15.

L’armée française doit battre en retraite sur Laval et signer l’armistice le 28 janvier, alors que Paris, investie depuis le 17 septembre 1870, a capitulé le 20 janvier.

LA COMMUNE

Le 18 mars 1871, la guerre à peine terminée, éclate à Paris une insurrection due à la déception provoquée par la capitulation, aux maladresses de la nouvelle assemblée et à la décision d’Adolphe Thiers de reprendre les canons confiés aux Parisiens. Face à l’ampleur du mouvement de révolte et dans le but de rétablir l’ordre au plus vite, Thiers décide de reprendre Paris par la force.

Il fait donc remonter de nombreuses troupes vers la capitale et en particulier les 1e, 22e, 24e, 25e, 27e et 28e batteries du 7e régiment d’artillerie.

Une fois l’ordre revenu, la nécessité d’une réorganisation s’impose et les régiments d’artillerie qui ont perdu plus de la moitié de leurs batteries, sont bientôt reconstitués.

DE 1870 à 1914

Le 7e régiment d’artillerie ne connaît pas une activité intense dans cette période. A la suite du décret du 20 avril 1872 qui crée sept nouveaux régiments et supprime l’artillerie à cheval, le 7e Régiment d’Artillerie Monté reprend le nom de 7e Régiment d’Artillerie.

La loi du 13 mai 1875, qui crée dix-neufs brigades de deux régiments ré-articule le régiment en treize batteries, dont 10 montées et 3 à pied.

La plupart des régiments n’ayant plus de drapeaux pour les avoir brûlés ou rendus à l’ennemi, les autorités procèdent en 1880 à la distribution solennelle de nouveaux étendards au Champ-de-Mars. Le rappel des batailles livrées s’inscrit en lettres d’or sur la soie des emblèmes.

Celui du 7e régiment d’artillerie comporte les noms JEMMAPES, ALGER, SEBASTOPOL et MAGENTA.

En avril 1881, la 1ère batterie de montagne est détachée en Algérie puis envoyée en Tunisie pour prendre part aux opérations contre les Kroumirs. En juillet, elle est dirigée vers le Sud-Oranais pour réprimer le soulèvement de plusieurs tribus entraînées par un fanatique du nom de Bou-Amena.

En 1883, par suite de la création de l’artillerie de forteresse, le régiment ne dispose plus que de douze batteries montées.

En garnison à Rennes depuis le 1er septembre 1865, il y reste encore à la déclaration de guerre.

Devenu 7è Régiment d’Artillerie de Campagne en 1911, il est rattaché à la 19è Division d’Infanterie (19é DI) avec laquelle il participe à toutes les campagnes de 1914-1918.

LA GUERRE 1914-1918

A la mobilisation d’août 1914, le 7e Régiment d’Artillerie de Campagne (RAC depuis 1911) est rattaché à la 19e Division d’Infanterie comme régiment organique et va le rester toute la durée de la guerre. La 19e DI fait elle-même partie du 10e Corps d’Armée qui appartient à la Ve Armée Française.

Entre le 10 et le 20 août 1914, la 19e DI se porte de la Meuse sur la Sambre où elle prend position et participe à la bataille de Charleroi. Dès le 22, elle suit le mouvement de repli général car la menace d’un contournement par l’ouest se précise. Durant cette retraite, la Ve Armée doit s’arrêter, entre le 22 août et le 05 septembre, pour prêter main forte aux Anglais qui viennent de prendre de plein fouet l’offensive menée par la 1ère Armée Allemande. Du 28 au 30 août, s’engage alors la bataille de Saint-Quentin-Guise qui ralentit l’avance allemande. Toutefois, la faiblesse des troupes britanniques consomme l’échec de la contre-offensive alliée et le déferlement des armées allemandes ne peut être contenu. Après la victoire de la Marne des 06, 07 et O8 septembre, la 19e DI est chargée de la poursuite de l’ennemi en direction de Reims. Le 7e RAC occupe diverses positions autour de la ville entre le 14 et le 22 septembre et doit intervenir quasiment en continu pour appuyer les attaques de l’infanterie, briser l’offensive allemande et surtout contrebattre son artillerie. Mais en dépit de sa valeur au combat, le régiment ne peut venir à bout de l’artillerie lourde adverse et la portée de ses 75 se révèle pour la première fois insuffisante. Le 14e RA prend alors le relais du 7e RAC avec ses pièces de 120 long et de 155 à tir rapide.

A partir du 05 octobre, le régiment qui est désormais en position aux Amiens, s’installe dans la guerre de position, la fixation du front ayant mis fin à la guerre de mouvement. La tactique française est remise en question et l’artillerie qui devait imposer sa force par la rapidité et le mouvement doit au plus vite se transformer en artillerie de siège.

Jusqu’au début de 1915, le régiment ne prend part à aucune grande action ; ce n’est qu’à partir du 25 février qu’avec la 19e DI, il relève la 45e DI et le 6e Régiment d’Artillerie au nord d’Arras. Du 09 au 20 mai, le 7e RAC appuie sa division dans la bataille d’Artois.

Puis il se porte vers le nord, dans la région d’Ecurie, où il relève le 23e Régiment d’Artillerie. Il y reste jusqu’au 06 juillet et, durant toute la première quinzaine de juin, il participe à de vaines tentatives de percée.

Relevé le 07 juillet par le 39e Régiment d’Artillerie, il fait mouvement sur Neuville-Saint-Vaast.

Mais dès le 22, il cède sa place au 34e Régiment d’Artillerie et part au repos vers Avesne-le-Comte. Dès le 1er août, il est remis à contribution et envoyé dans l’Argonne où il reste jusqu’en février 1916.

Il effectue alors de nombreux déplacements d’un front vers l’autre :

-   Le 17 février, le 7e RAC est envoyé à Verdun et mis au repos à l’arrière de la ligne de front jusqu’au début de la bataille le 21.
-   Le 13 mars, il embarque sur voie ferrée pour rejoindre la Somme mais, dès le 29, il retourne en Champagne avec la 19eDI et y reste jusqu’au 31 mai.
-   Du 02 juin au 27 octobre, il est dans les Hauts de Meuse puis est mis au repos jusqu’au 7 novembre. Du 15 novembre au 19 janvier, il revient se battre à Verdun et participe ainsi à l’attaque finale.

Il occupe ensuite une position dans le secteur des Eparges jusqu’au 12 mars 1918. Du début du mois d’avril à l’armistice, il est constamment en ligne. Après avoir participé à diverses opérations défensives, il appuie de ses feux la contre-attaque décidée par FOCH. Par la suite, il se retrouve sur l’Aisne du 27 juin au 14 juillet, sur la Marne du 17 juillet au 05 août, l’armistice du 11 novembre le surprend alors qu’il est dans les Vosges.

Les deux citations qu’il a obtenues au cours de la guerre lui donnent le droit de porter la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre.

L’ARGONNE (DU 23 JUILLET 1915 AU 17 FEVRIER 1916)

A la suite de la bataille de l’Artois, le régiment est mis au repos. Repos qui ne dure qu’une journée car, dès le 23 juillet, les pièces et les caissons sont attelés et les groupes dirigés vers Mareuil où le 01 août, ils embarquent pour l’Argonne. Avec la 19e DI, le régiment est chargé de tenir le secteur de la Fille-Morte puis celui de la Houyette-Fontaine aux Charmes. Du 03 au 10 août, les personnels reçoivent une instruction sur les gaz de combat puis les 1e et 2e groupes sont installés au nord de Sainte-Menehould et le 3e au pied de la butte de Vauquois dans la région de Boureuilles.

Le 08 septembre, les Allemands commencent à bombarder le régiment et, pour les artilleurs du 7, le danger devient continuel car les obus qui éclatent sur leurs positions contiennent des gaz toxiques ; malgré cela ils se conduisent avec courage et l’infanterie allemande qui atteint les positions de première ligne est repoussée. Le lendemain, l’attaque reprend mais elle ne peut déboucher car les violents tirs d’arrêt du régiment lui interdisent l’accès des positions françaises. La semaine suivante, le régiment perçoit ses premiers obus chimiques et chaque batterie est approvisionnée à hauteur de mille deux cents coups par pièce. Du 25 septembre au 03 octobre, le régiment pilonne les positions allemandes et détruit les premières lignes ennemies.

Des prisonniers allemands raconteront lors de leur capture le rôle joué par la préparation d’artillerie dans la désorganisation de leur dispositif : « l’artillerie tire presque aussi vite que l’infanterie, un nuage de fumée couvre tout le front, les français ont tellement tiré qu’on ne peut plus voir nos tranchées ». Maintenu dans ce secteur jusqu’au 17 février 1916, le régiment y déploie une activité extraordinaire. Le personnel ne cesse d’être sollicité, soit pour servir les pièces, soit pour effectuer les recomplètements en munitions ou les travaux d’organisation.

A la démobilisation, le régiment rejoint sa garnison à Rennes, jusqu’à sa dissolution en 1923.

CAMPAGNE DE FRANCE 1939-1940

Le 02 septembre 1939, après une interruption de seize ans, le 7e Régiment d’Artillerie est recréé à Dinan et affecté à la 20e division d’infanterie qui appartient à la IIIe armée. Cette division est d’abord envoyée dans le secteur de Longuyon puis dans celui d’Elzange. Jusqu’au mois de mai, pendant toute la drôle de guerre, elle n’a que peu d’occasions de se mettre en valeur. Elle participe toutefois à des escarmouches comme celle du mois janvier, où elle arrête, grâce à ses tirs répétés, différents coups de main ennemis contre les avant-postes d’Apach et de Ritzing.

Le 10 mai, le régiment se retrouve dans le secteur d’Aumetz où il contrebat efficacement l’artillerie allemande. Le 14 mai, il suit le mouvement de repli de sa division en direction de la position fortifiée de la Crusne, où, pendant dix jours, il harcèle l’ennemi par des tirs ininterrompus puis le 24 mai, il est mis au repos.

Le 09 juin, il est dirigé sur Epernay et subit un bombardement aérien à son embarquement à Spincourt. La 20e DI est alors placée sur la Marne, entre Mont-Saint-Père et Dormans et le régiment reçoit alors pour mission d’interdire le passage des ponts aux allemands. Les 10, 11,12 et 13 juin, l’activité se fait plus intense et par ses tirs, l’artillerie de la division aide à repousser une percée autour de Condé-en-Brie.

Toutefois, les avions qui ne cessent de harceler les batteries de tir, incitent la 20eDI à engager un mouvement de repli sur l’Aube, à partir du 14 juin. Malheureusement, dès le 15, la division traversée par les raids blindés allemands se retrouve vite tronçonnée en de nombreuses fractions qui, les unes après les autres, mettent bas les armes.

Après la signature de l’armistice, le Régiment d’Artillerie est à nouveau dissous. Il ne sera recréé qu’au moment de la guerre d’ Algérie.

DE LA GUERRE D’ALGÉRIE A LA FIN DE LA GUERRE FROIDE

Le 01 août 1947, le 7e Régiment d’Artillerie est recréé à partir du 2e groupe du 24e RA. Il devient alors le 1e groupe du 7e Régiment d’Artillerie, à trois batteries de cent cinq automoteurs et à une batterie de 40 A.A.

Ce groupe autonome, rattaché à la 5e division blindée basée à Landau (RFA), fait partie des FFA (forces françaises en Allemagne). Dissous le 01 février 1949 pour redonner naissance au 11/24e RA, il est remis sur pied au Mans le 23 mai 1956.

Le groupe s’embarque alors le 10 juin à Marseille sur le « Kairouan », à destination de l’Algérie. Dès le 14, il fait mouvement sur la Kabylie où il est engagé dans des opérations de pacification au sein de la même division que durant la seconde guerre mondiale, la 20e DI.

En février 1957, le groupe est affecté au secteur de Médéa. Sa BCS (batterie de commandement et des services)s’installe en précurseur à Loverdo avant d’être rejointe dès le 13 du même mois par le reste de l’unité qui n’en repartira pour rentrer en France que le 04 septembre 1961. Après avoir pris possession de ses nouveaux cantonnements à Strasbourg, le 1/7e RA devient 7e Régiment d’Artillerie de Brigade le 01 décembre 1961 et forme l’artillerie de la 6e brigade mécanisée de la 7e DLB.

Dissous une nouvelle fois le 01 novembre 1962, il renaît immédiatement sous une nouvelle forme en prenant la dénomination de 702e groupe d’artillerie guidée (702e GAG) puis de 7e Groupe de Repérage (7e GR) et reçoit une mission d’acquisition d’objectif et de renseignement. Il s’installe alors à Epernay.

En 1970, le 7e GR redevient 7e Régiment d’Artillerie mais est maintenu dans sa mission. Il est alors doté du missile sol-sol XSE 4200 (voir le bulletin historique n°50 de l’association des amis du musée de l’artillerie à Draguignan (AMAD) qui y est consacré) puis du missile de surveillance R 20, dérivé des avions-cibles CT 20.

En 1972, le régiment est installé à Nevers où il met en oeuvre des systèmes de reconnaissance photographique et de surveillance du champs de bataille, dans un premier temps, le CL 89, puis dans un second le CL 289.

En 1993, il absorbe le 6e RA de Phalsbourg (le régiment de repérage historique), qui devient alors un groupe du 7e RA réorganisé en 2 groupes, mais avec une appellation de 6e Groupe/7e RA.

En 1997, le 7e RA quitte Nevers pour aller à CHAUMONT-SEMOUTIERS ; il y est dissous à son tour et se transforme en 61è Régiment d’Artillerie.

[1] Les pièces sont tirées par plus de chevaux et tout le personnel monte à cheval.

[2] parmi ces batteries, la 1ère est détachée à Lyon, la 2nde à Constantine.


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