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Les chefs de corps et officiers célèbres de l’artillerie à cheval de la Garde impériale
 

Les chefs de corps

Le colonel Couin commande l’escadron d’artillerie à cheval de la Garde en 1804 et 1805. Le 9 mars 1806, Joseph Christophe Couin est promu général de brigade et prend le commandement de l’artillerie de la Garde. Le 3 janvier 1807, il passe colonel en second. Jean Ambroise Baston de Lariboisière, fait général de division le même jour par l’Empereur, le remplaçant au commandement de l’artillerie de la Garde. Couin passe le 15 décembre 1807 dans la ligne par suite de la suppression de l’emploi de colonel en second.

Louis Doguereau est nommé major à la création du régiment d’artillerie à cheval en avril 1806, à la suite du colonel Couin.

Le 13 septembre 1808, Augustin Marie d’Aboville devient major de l’artillerie à cheval de la Garde. Il se fait remarquer à la bataille de Wagram où son bras droit est emporté par un boulet. En récompense, il est promu général de brigade le 9 juillet 1809, fait baron de l’Empire et devient le commandant de l’école d’artillerie de La Fère.

Six jours plus tard, le 15 juillet 1809, Jean-Jacques Desvaux de Saint-Maurice est nommé major du régiment. Lors des Cent-Jours, il se rallie à l’Empereur et il est nommé commandant de l’artillerie de la Garde Impériale le 11 avril 1815. Le 18 juin 1815, lors de la bataille de Waterloo, il est tranché en deux par un boulet. Il était à la tête de la batterie d’artillerie que venait de visiter l’Empereur.

Le 6 novembre 1813, Charles-Pierre-Lubin Griois devient major du régiment, fonction qu’il occupe jusqu’à la dissolution de l’artillerie de la Garde le 12 mai 1814.

Pendant les Cent-Jours, Jean-Baptiste Duchand de Sancey est nommé colonel-général du régiment d’artillerie à cheval et Jean-Jacques Desvaux de Saint-Maurice à la tête de toute l’artillerie de la Garde.

Autres officiers de l’artillerie de la Garde

L’artillerie à pied sert sous le commandement d’Henri Dominique Lallemand.

Notons aussi Marie Constant Fidèle Henri d’Hautpoul, officier de l’artillerie à cheval de la Garde impériale.

L’unité dispose de son propre chirurgien en la personne du chirurgien-major Therrin, promu officier de la Légion d’honneur le 9 juillet 1809.

L’unité a eu des pertes importantes de 1804 à 1815 avec :

  • officiers tués : 11 ;
  • officiers mortellement blessés : 3 ;
  • officiers blessés : 27.

Petites anecdotes d’ambiance

Le futur général Boulart, chef d’escadron des vélites dans l’artillerie de la Garde en 1807, nous livre une description pittoresque de l’État-major de l’artillerie de la Garde.

" L’État-major de l’artillerie de la Garde était formé avec un luxe prodigieux, on peut même dire ridicule et composé comme il suit :

  • Le lieutenant général La Riboisière, commandant en chef. Ses hautes qualités sont assez connues pour que je me dispense d’en parler.
  • Le général Couin, commandant en second, troupier renfrogné, au langage trivial, au physique commun, au visage défiguré par une dépression du nez qui équivalait presque à l’absence de cet organe ; mais pour rendre hommage à la vérité, excellent homme, très obligeant, simple et loin d’avoir les prétentions de beaucoup de parvenus de cette époque, et c’était un mérite.
  • Le colonel major Doguereau avait l’emploi de major. C’était un jeune homme à l’air fier, au ton tranchant, sec, impérieux, voulant cependant avoir quelquefois des dehors ronds qui trahissaient toujours le chef. Il avait l’habitude du personnel.
  • Le colonel major Digeon avait la direction du matériel. Très bon camarade, supérieur en capacité à son collègue et beaucoup plus aimé que lui.
  • Le chef d’escadron Chauveau, officier ordinaire, bilieux, atrabilaire, à la langue sardonique, dont je n’ai pu m’expliquer l’admission dans la Garde.
  • Le chef d’escadron Greinier, surnommé le « beau Greinier ». C’était en effet un bel homme portant beau, ayant l’air très content de sa personne, souvent ennuyé et presque toujours ennuyeux, d’une susceptibilité facile à chatouiller, mais très bon camarade et fort obligeant. Parmi les capitaines il y avait quelques hommes d’esprit, les autres étaient de vrais troupiers fort communs. Les lieutenants étaient presque tous d’anciens sous-officiers, mais sans autres mérites.
  • Les docteurs Therrin et Souchotte, tous deux officiers de Santé du corps, hommes de mérite. Le premier surtout, gai, très aimable, d’une grande ressource dans la société...".

Mais encore, Boulart dénonce une certaine pratique qui avait court jusqu’à l’arrivée de La Riboisière. Au milieu du luxe des tenues et des équipements, et du matériel nécessaire, les sommes d’argent, englouties n’étaient pas perdues pour tout le monde :

"Il faut savoir que l’administration de l’artillerie de la Garde avait été exploitée jusque-là comme une ferme [1] et il convient qu’à ce métier chacun des fermiers s’était constitué un beau commencement de fortune. Seulement on ne pouvait citer des chiffres, les mystères de l’administration étaient impénétrables".

Voir les quelques extraits des "Mémoires militaires du général baron Bouart" (1776-1842), au travers des notes du rédacteur de ce site qu’il vous faut consulter : cliquer ici.

[1] au sens de l’Ancien Régime : c’est à dire un emploi permettant de se procurer des rentes par divers moyens plus ou moins légaux.


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