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B. Des tirs de riposte
 

Des tirs de riposte

Les tirs de ripostent vont continuer jusqu’au 10 septembre. Tous les jours des serbes, et bien sûr des bosniaques ouvrent le feu. A chaque fois que le geste agressif a lieu à rencontre de l’ONU ou des populations civiles de Sarajevo ou encore contre les avions de l’OTAN, l’ouverture du feu est demandée. Le secteur est le juge de l’action de riposte.

Déterminé à reprendre l’initiative, le secteur va progressivement réduire le nombre et la puissance des tirs de la BMN.

Le 01 septembre dans l’après-midi, un lance missile en action avec ses servants est repéré dans le nord ouest de Sarajevo par l’observateur 36. Demande de tir, autorisation et efficacité de 24 coups. Au moment de renouveler l’efficacité parce que le véhicule lanceur semble intact, l’observateur rend compte de l’arrivée sur zone d’ambulances et d’une grande agitation. Le tir est stoppé et il semble que de nombreux blessés soient ramassés. Les serbes ne donneront jamais aucune indication sur leurs pertes de ce jour là. Le lendemain, la position serbe est vidée et ne sera plus réoccupée.

Le 05 septembre, autorisation est donnée de riposter avec 4 coups de 155 sur des armes en action. Plutôt symbolique, ce tir permet de rappeler que les canons sont toujours là. Le 08 septembre, un SA 7 est tiré contre des avions de l’OTAN. Le site est rapidement identifié par deux observatoires différents (Zuc et Svabino Brdo) et comparé au catalogue des positions connues. Finalement, confirmé sur le sommet d’une épaule de terrain, la demande de tir est agrée par le secteur et le tir est attribué par le FSCC britannique aux 105 et aux mortiers en superposition. L’exécution du tir montre un étalement dans l’axe du tir d’environ 700 à 800 mètres. Dans les heures qui suivent, les serbes accusent la BMN d’avoir tiré sur un hôpital, photos de cadavres et de blessés à l’appui.

Une enquête interne est rapidement menée et elle montre que l’hôpital est un bâtiment de soins militaire non répertorié, que ce bâtiment est intact, que les témoignages produits à la télévision sont issus d’un montage de désinformation et que cependant, des obus de 105 ont probablement éclaté à 300 mètres de ce lieu (en faisant des victimes ?). Les serbes refusent renvoi d’UNMO sur place pour constater ce qui devient un vrai « non événement ».

Cependant, de l’analyse du tir, il apparaît que la décision du FSCC de faire procéder au tir en superposition est maladroite et surtout que l’analyse correcte de l’objectif aurait dû conduire à effectuer un tir uniquement en trajectoire verticale pour éviter la dispersion et l’écrêtement observés.

Commentaires :
Dans le mouvement de freinage imposé par le secteur aux tirs de l’artillerie, les artilleurs britanniques mettent beaucoup de temps à maîtriser leur enthousiasme et la conduite imparfaite de ce tir au FSCC est le fait d’un major qui tenait cette fonction en l’absence de son chef de corps. L’analyse de l’objectif qui avait conduit à modifier les conditions du tir envisagé le 28/08 aurait dû être conduite ici aussi pour faire tirer les mortiers et uniquement eux. Le tir d’un objectif en crête est toujours une difficulté que les artilleurs connaissent bien.

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