Dès 1916, la formation aux nouvelles techniques de tir s’impose
Après le défilement, maintenant indispensable, des batteries, une nouvelle technique de tir de l’artillerie est apparue. La batterie ne voit plus ses objectifs, mais le travail des groupes de Canevas de tir permet de la relier topographiquement à l’observatoire et à l’objectif. Sur les plans directeurs munis d’un quadrillage, on situe les points par leurs coordonnées soit directement, soit à partir de points que les groupes du canevas du tir ont déterminés avec une grande précision. Connaissant les coordonnées et l’altitude de la pièce et de l’objectif, on peut avoir la direction, le site et la distance du tir. Les tables de tir, afférentes à chaque matériel et fournies par le constructeur, donnent les éléments pour le pointage des pièces.
Mais il existe des éléments perturbateurs qui exigent d’apporter des corrections aux éléments initiaux des tables.
La prise en compte de ces éléments complique la conduite du tir et exige une formation complémentaire des artilleurs ; c’est ce qui est fait en 1916 avec la création de centres d’instruction où le personnel est envoyé pendant les périodes de repos, avant d’être réengagés sue le front [1]. Quelque soit le calibre du canon mis en œuvre et sa portée, l’instruction sur le tir s’uniformise.
D’autres progrès sont à venir jusqu’à ce que l’artillerie pratique le tir d’emblée, ce qui se fera à la fin du XXè siècle.
[1] Cette façon de faire va considérablement accroître l’efficacité de l’artillerie. Il n’est pas étonnant de constater que cette façon de faire reviendra presque un siècle plus tard, dans le cycle des préparations opérationnelles des régiments professionnalisés.