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Les origines de l’artillerie
 
À l’origine, l’artillerie désigne tous les engins de guerre. Avant l’introduction de la poudre en Europe, on appelle inginiers ou artilliers tous ceux qui confectionnent, utilisent et gardent en temps de paix les engins de jets utilisés pour l’attaque des places fortes. Avec l’arrivée de la poudre en Europe, au cours du XIVè siècle apparait l’artillerie à feu, canons, bombardes, couleuvrines, veuglaires, qui tirent des boulets de pierre ou de fer. Ces noms désignent par la suite les gens qui fabriquent la poudre, entretiennent et servent les bouches à feu.
Le service de ces bouches à feu est fait par des maîtres-bombardiers brevetés pour les mortiers. Ces hommes et leurs aides forment les corporations d’artilleurs. Ils sont recrutés seulement pour la durée de la guerre. Ils obéissent à des officiers (personnes tenant un office royal) qui portent le titre de commissaire de l’artillerie ou de lieutenant pointeur. Eux-mêmes sont subordonnés au maître général et visiteur de l’artillerie qui devient, en 1523, le grand maître de l’artillerie.
En 1622, Richelieu crée les "Compagnies Ordinaires de la Marine" dont les bombardiers étaient des artilleurs. Ceux-ci portaient sur leur coiffure la fière devise : "Alter Post Fulmina Terror".
Le 28 août 1684, Louis XIV met sur pied le régiment Royal Bombardier dont l’unique mission est le service de l’artillerie.
Le 15 avril 1693, le régiment des fusiliers du roi, qui auparavant était employé comme régiment d’infanterie, et les compagnies de canonniers forment le régiment Royal Artillerie.
Par ordonnance royale du 5 février 1720, ces deux régiments sont regroupés à Vienne et répartis en cinq bataillons identiques. Ils rejoignent, dans l’ordre, leur garnison située près des frontières : Metz, Strasbourg, Grenoble, Perpignan (1729 Besançon) et La Fère. Dans chacune de ces garnisons est aussi instituée une école de théories et de pratiques. Par ordonnance royale du 13 août 1765 l’artillerie est reconstituée en sept régiments qui prennent le nom de leur garnison : Metz, Strasbourg, Grenoble, Besançon, La Fère, Toul et Auxonne.
Par décret du 20 décembre 1790, l’artillerie quitte les rangs de l’infanterie et devient une arme. Les régiments ne portent plus le nom des garnisons mais un numéro rappelant leur ancienneté dans l’organisation de 1720 et la dénomination de bombardier disparait.
Le 7 février 1794, huit régiments d’artillerie à cheval sont mis sur pied.
Par décret du 25 mars 1807, à chaque compagnie de canonniers est attachée une compagnie pour atteler les pièces. Les charretiers civils disparaissent. C’est l’acte de naissance de l’arme du train. Bonaparte donne alors à l’artillerie ses lettres de noblesse car il sut en obtenir un emploi efficace par la manœuvre dynamique des batteries et par la concentration massive de leurs feux.
Par ordonnance du 5 août 1829, les régiments d’artillerie sont réorganisés. Toute l’artillerie adopte les grades et appellations de l’artillerie à cheval. L’unité tactique n’est plus la compagnie mais la batterie.
Avec la révolution industrielle et l’évolution des fabrications qui s’en suit, l’artillerie subit un bouleversement dans son équipement et son organisation. La Grande Guerre accentue la diversification des matériels et des unités dont certains vont subsister après le conflit. Il en est ainsi de l’artillerie d’assaut et de l’artillerie de défense contre avions. Si la première est versée à l’infanterie puis à la cavalerie (alors nommée arme blindée et cavalerie), la seconde devient et reste une spécialité de l’artillerie.

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